La métaphore du singe fou : la méthode bouddhiste pour calmer l’esprit.

Monk chat, une pratique très suggestive que l’on peut faire en Thaïlande et dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est.

Le Monk Chat n’est rien d’autre qu’une discussion avec un moine bouddhiste, qui se rend disponible pour écouter et répondre aux questions de tous ceux qui se présentent à lui. Cette conférence particulière est devenue très populaire au cours de la dernière décennie, au point que les moines doivent programmer des réunions en raison du grand nombre de demandes qu’ils reçoivent.

Le malheur de l’homme occidental : la confusion mentale.

Les questions que posent les Occidentaux sont nombreuses et variées, mais il en est une qui revient sans cesse : comment puis-je être heureux ?

Il fut un temps où les moines bouddhistes étaient choqués par cette demande. Ils se demandaient comment il était possible qu’une personne en bonne santé, riche et ayant une vie pleine d’opportunités ne puisse pas être heureuse.

Les moines, habitués à vivre en contact étroit avec la population locale, composée en partie d’individus très pauvres et malades et pourtant positive et souriante, se sont longtemps interrogés sur la raison de ce contraste.

Au final, ils sont arrivés à la conclusion que la faute du malheur de l’homme occidental est à chercher dans une sorte de confusion mentale due à un bien-être excessif, qui alimente les crises et les doutes existentiels.

Qu’entendent-ils par confusion mentale ? Le passage continu d’une pensée à une autre de manière frénétique, presque compulsive, sans s’attarder sur aucune d’entre elles en particulier. Une situation qui donne lieu à ce qu’on appelle la « sur pensée », le véritable ennemi du bonheur.

Pour expliquer le discours aussi simplement que possible, les moines bouddhistes ont souvent recours à la métaphore du singe, qui est également un pilier de toute forme de méditation.

La métaphore du singe.

Selon le bouddhisme, l’esprit humain est comme un singe. Les singes sont parmi les animaux les plus émotifs de la nature et sont capables d’éprouver les mêmes sentiments que les humains : douleur, joie, exaltation, tristesse, peur, anxiété et même nostalgie.

Le singe n’est pas toujours dans le même état émotionnel. Parfois il sera heureux, d’autres fois il sera malheureux. L’esprit humain fonctionne de la même manière, à la différence que chaque individu peut décider d’intervenir sur son propre « singe », c’est-à-dire sur son propre esprit.

Du point de vue des moines bouddhistes, la plupart des gens n’ont aucun contrôle sur leur esprit. Le singe est devenu fou : il court partout, il crie, il vit dans le chaos.

Mais ce n’est pas tout, car le singe n’est pas seulement fou. Il est également ivre, donc agressif et complètement hors de contrôle. Et ce n’est pas tout : selon les moines bouddhistes, le singe a également été piqué par un scorpion, dont le venin l’a rendu groggy et le maintient dans un état de confusion perpétuelle.

Le singe n’est jamais immobile : il passe sans cesse d’une vigne à l’autre sans s’arrêter, dans une frénésie, ivre et assommé par le poison.

Voulez-vous être heureux ? Contrôlez votre singe.

C’est la métaphore du singe : si nous ne le contrôlons pas, nous nous retrouverons avec un esprit devenu fou, incapable de se concentrer sur une seule pensée mais toujours en mouvement et sans possibilité de prendre conscience d’aucun aspect de la vie. Il est donc impossible de se concentrer sur ce qui nous rend heureux.

La première étape consiste donc à essayer de dépouiller l’esprit de tout ce qui le tourmente.

Il vous suffit de prendre quelques minutes chaque jour pour être seul avec vous-même, pour respirer profondément et laisser libre cours à vos pensées. Le but ultime est de ne pas penser, car, selon les moines bouddhistes, si l’on ne retient pas les pensées, on s’éloigne de l’esprit en le laissant respirer.

Après quelques jours, vous vous rendrez compte que vous avez l’esprit clair et détendu. On a également atteint cet état en choisissant de minimiser les objets dans notre vie.

Votre singe a été mis sous sédatif et, avec cet état d’esprit, vous pouvez vous concentrer pour n’accepter que des pensées positives. Grâce à cette liberté de pensée, vous serez en mesure de comprendre ce qui est bon pour vous et ce qui est mauvais pour votre vie.

Sans vous en rendre compte, vous aurez commencé à pratiquer une discipline spirituelle que les moines bouddhistes du monde entier pratiquent quotidiennement depuis des siècles : la méditation.